Épisode 208

Elle — Regarde, un string ! Comme ça, sur le trottoir…

(Elle se penche pour le ramasser, mais j’attrape mon bras.)

Moi — Beurk ! Tu as vraiment l’intention de ramasser ce truc ? Tu ne sais pas par où il a pu passer…

Elle — Tu as raison. J’aimerais quand même bien savoir comment il est arrivé là…

Moi — Question existentielle s’il en est-une. Allez, viens, on va rater le bus.

(Dans l’autobus, Elle ne cesse de spéculer sur l’origine du sous-vêtement.)

Elle — Peut-être s’est-il échappé d’une corde à linge… à moins qu’il s’agisse d’un sac troué de La Senza

Moi — Il fait encore un peu trop froid pour étendre, il me semble.

Elle — Peut-être que c’était un cambrioleur pervers, voleur de dessous affriolants qui l’aurait échappé en prenant la fuite.

Moi — Ça me semble encore moins plausible.

Elle — Peut-être est-ce la culotte d’une dame qui a vraiment beaucoup maigri et qui l’a perdue comme ça, en marchant, parce qu’elle portait une jupe… et qui n’a pas osé se pencher pour la ramasser, pour ne pas montrer son cul dénudé à tout le monde.

Moi — On croirait une scène tirée d’un mauvais roman érotique de gare.

Elle — Tu penses que ce serait un couple qui baisait dans la ruelle, juste à côté et qui… ?

Moi — Tu connais le rasoir d’Ockham ?

Elle — Non. C’est pour se faire la zone bikini ?

Moi — C’est ce qu’on appelle le principe de simplicité – ou de parcimonie.

Elle — Ah. C’est quoi le rapport avec le mystère de la culotte ?

Moi — Ce principe stipule que les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus vraisemblables. Démonstration.

(Je relève ma jupe, je soulève mon popotin, je retire ma culotte et la lance, sur le banc d’autobus vide devant nous.)

Moi — Et voilà. Rasoir d’Ockham. Hypothèse simple et vraisemblable.

Elle — HA HA HA HA !

(Pendant que nous pouffons de rire toutes les deux, un jeune couple monte dans l’autobus et vient s’asseoir en face de nous.)

Le jeune homme — (En ramassant ma culotte abandonnée.) Regarde !

La jeune femme — Beurk ! Ne touche pas à ça… tu n’as aucune idée d’où ça vient !

(Je les vois chuchoter des mots à leur oreille pendant le reste du trajet. Alors qu’Elle et moi sortons de l’autobus, je vois la jeune femme farfouiller sous sa robe en rigolant.)

< Épisode précédentÉpisode suivant >

2 réflexions sur “Épisode 208

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.