Lou — Maman! Qu’est-ce qui se passe ? Je me suis mise à parler bizarrement…
Moi — Tout va bien, chérie. Nous parlons en espéranto, tout simplement.
Lou — Ah non! Pas encore !
Moi — C’est le traditionnel épisode du quinze décembre pour souligner le jour de Zamenhof.
Lou — C’est qui, Zamenhof ? Un de tes vieux dudes anarchistes morts ?
Moi — Non. Ludwik Zamenhof est le créateur de la langue internationale. C’est aujourd’hui le cent cinquante neuvième anniversaire de sa naissance.
Lou — Meh.
Moi — L’espéranto est une langue construite dont le but est de servir de pont entre les cultures. Selon les estimations, il y aurait entre un et dix millions de locuteurs de l’espéranto à travers le monde.
Lou — Je sais. Tu me l’as déjà dit.
Moi — L’espéranto est conçu pour être facile à apprendre. Sa grammaire est très simple et dépourvue des exceptions qu’on retrouve dans celles de toutes les langues naturelles.
Lou — Meh.
Moi — Tu pourrais apprendre l’espéranto, chérie. Tu connais Duolingo? Installe l’application sur ton téléphone, tu verras, c’est très amusant.
Lou — Maman… Apprendre des choses, ce n’est pas amusant du tout.
Moi — Si ça l’est.
Lou — Ça fait longtemps que tu ne vas plus à l’école. Ça se voit.
Moi — J’aimais beaucoup l’école à ton âge. J’y retournerais volontiers si je le pouvais.
Lou — Meh.
Moi — Bon. Il faudrait maintenant que je prépare le souper…
Lou — Comment est-ce qu’on dit « Est-ce qu’on peut avoir de la pizza pour souper » en espéranto ?
Moi — Ça se dit : « Pas de chance, on mange un sauté de tofu ».
Lou — (Bougonne.) L’espéranto, c’est plate.