Moi — Pssst !
Roxane — ZzzzZZZZZzzzzzZZZZZ
Moi — Pssst ! Roxane !
Roxane — ZzzzZZZZZzzzzzZZZZZ… Rgnnn ?
Moi — Roxane !
Roxane — Hein ? Quoi ?
Moi — Tu dors ?
Roxane — Tu viens de me réveiller, asti ! C’est sûr que je dors pas !
Moi — Tant mieux, parce que je viens réclamer mon prix.
Roxane — Ton quoi ?
Moi — Mon prix ! Celui qui me revient pour avoir gagné le concours de masturbation aquatique tantôt dans le spa… j’ai droit à une faveur de la part de la perdante de mon choix et c’est toi que je choisis.
Roxane — Attends un peu… Tu me choisis moé ? Pis tu viens me dire ça dans mon lit à cinq heures du matin ?
Moi — Quatre heures cinquante. Je n’arrivais pas à dormir, alors…
Roxane — Fuck man ! T’aurais pas pu attendre à demain ?
Moi — Techniquement, le demain auquel tu te réfères est en réalité aujourd’hui.
Roxane — Y’est trop tôt pour c’te genre de mind game, pitoune, mais bon… a bet is a bet pis je paye toujours mes dettes. (Elle soupire et commence à retirer son t-shirt.)
Moi — Inutile de te déshabiller, Rox. Ce n’est pas ce genre de faveur que je m’apprête à te demander.
Roxane — J’avais dit « faveur sexuelle ».
Moi — Non, tu as juste dit « faveur ».
Roxane — Chu pas mal certaine d’avoir dit « faveur sexuelle ».
Moi — Tu veux qu’on aille réveiller les autres ? Je suis sûre qu’illes seront de mon avis.
Roxane — Ah shit… Je veux juste pouvoir me rendormir. Envouèye, shoot.
Moi — Je veux que tu arrêtes de m’insulter à tout bout de champ.
Roxane — Hein ? Je fais ça, moé ?
Moi — Ne fais pas la conne. Tu es trop maligne pour ça.
Roxane — Vrai de vrai… Je me souviens pas de t’avoir déjà insultée, pitoune.
Moi — Ah oui ? Ce n’est pas toi qui m’a traitée de féminazi, de snowflake, de social justice warrior et de gogochiste ?
Roxane — Ben là… c’est pas des insultes, ça. C’est juste la description de ce qu’t’es.
Moi — Même « asti d’hippie » et « querisse de béesse incapable » ?
Roxane — Ça, c’était juste des jokes.
Moi — Me cracher à la figure toutes les choses blessantes qui te passent par la tête, ce n’est pas ce que j’appelle « faire des jokes ».
Roxane — C’est pas ma faute à moé si t’es un snowflake avec une peau de bébé ultra-sensible.
Moi — Je pourrais facilement te traiter d’alt-right, de fasciste, de transphobe, de réac et de cul-terreux – ce n’est pas l’envie qui me manque, crois-moi. Tu sais pourquoi je ne le fais pas ?
Roxane — Parce que tu es trop chicken ? Parce que tu es pas assez bright pour avoir de la répartie ?
Moi — Du tout. Ça ne demande pas beaucoup de courage ou d’intelligence pour lancer des injures sans réfléchir. Je me retiens de t’insulter parce que tu es ma métamour et que je ne veux pas faire de peine à ma blonde – qui, je te le rappelle, est aussi la tienne.
Roxane — Tu vois, beubé m’aime comme je suis pis jamais à me demanderais de watcher ce que je dis juste pour épargner ton petit ego. C’est ça la différence entre toé pis moé.
Moi — Elle m’a souvent remercié pour ma tolérance à ton endroit. Tu aurais aussi droit à sa reconnaissance si tu faisais un peu d’efforts… Si ça se trouve, elle t’aimerait peut-être même plus.
Roxane — Mange donc de la marde. Je vais me censurer pour les beaux yeux de PERSONNE – pis surtout pas pour les tiens, même si y sont cutes. La libârté d’expression, c’est sacré, tabarnak !
Moi — C’est ton dernier mot ?
Roxane — Non. Mon dernier mot, c’est « fuck you ».
Moi — (Soupir.) T’es vraiment une querisse de tête de mule, Rox. Pour être bien franche, je savais que tu dirais ça, mais bon, une fille s’essaye… On va donc passer à la vraie faveur que je te demande.
(Je retire ma petite culotte et me couche sur le dos dans son lit, les cuisses bien écartées.)
Roxane — (Tout sourire.) Je savais bien qu’on finirait par trouver un terrain d’entente, asti d’hippie.