Le générique de Bad Blood défile à l’écran.
Ousmane — Ah la la… je ne peux pas croire que c’est basé sur la vie des vrais mafieux Montréalais. Qu’est-ce que ça peut être violent, dis-donc!
Moi — (Je m’étire en baillant.) Tu ne trouves pas que ça glorifie un peu trop d’immondes salopards?
Ousmane — Sûrement… mais ça fait une bonne histoire. On se tape un autre épisode, mademoiselle ?
Moi — Okay, mais un seul… il est déjà tard.
Ousmane — Parfait ! C’est parti!
Moi — Attends un peu… Il y a quelque chose dont il faudrait qu’on discute, avant… mais dis-le-moi si tu n’as pas envie d’en parler, je vais comprendre.
Ousmane — C’est Judith et son projet, c’est ça?
Moi — Oui. Elle m’a tout raconté : son désir d’être mère, le fait qu’elle t’ait demandé d’en être le père…
Ousmane — « Géniteur » serait plus exact.
Moi — Oui. Elle m’a dit quelque chose comme : «Je veux qu’Ousmane me donne son matériel génétique»…
Ousmane — C’est poétique à l’extrême, n’est-ce pas ?
Moi — En effet, c’est lyrique. Elle m’a aussi dit que tu envisageais d’accepter. Est-ce le cas?
Ousmane — Je ne sais pas. Être un simple donneur de sperme ne m’intéresse pas follement… mais je serais prêt à aider deux femmes qui veulent avoir un enfant.
Moi — Ouais. Deux femmes.
Ousmane — Attends… c’est bien de cela qu’on parle, non ? Toi et Blondine… vous voulez avoir un enfant ensemble, n’est-ce pas?
Moi — Pas exactement. Elle m’en a parlé après toi et ma réponse l’a… comment dire… un peu déçue.
Ousmane — Tu lui as dit non ?
Moi — Je lui ai dit que j’y réfléchirais. L’affaire est que je me trouve vieille et décatie… Et peut-être trop vieille et décatie pour avoir un autre enfant.
Ousmane — Voyons, voyons… tu n’as que quarante-deux ans.
Moi — Quarante-trois dans même pas deux mois.
Ousmane — C’est jeune, encore.
Moi — Pas tant. Et puis, je le sais d’expérience, la maternité exige des énergies dont je ne dispose plus depuis ma dernière dépression.
Ousmane — Mais supposons que tu avais l’énergie… ça ne t’intéresserait pas d’avoir un enfant avec Blondine ?
Moi — Oui, peut-être… enfin, je ne sais pas trop. Nous sommes ensemble depuis un an à peine… et nous n’habitons même pas sous le même toit.
Ousmane — Il y a des couples hétérosexuels qui font des enfants après quelques semaines de fréquentations.
Moi — Je sais, je sais… Mais toi, tu n’aurais pas envie de devenir père, plutôt que simple donneur de sperme?
Ousmane — Je ne suis pas en couple avec Blondine.
Moi — Et alors ? Tu es dans un V avec elle et moi.
Ousmane — Un enfant a besoin de deux parents qui s’aiment. Pas de métamours qui partagent leur blonde selon un calendrier aussi complexe de la théorie générale de la relativité.
Moi — Il n’y a pas un proverbe africain qui dit que c’est d’un village que les enfants ont besoin?
Ousmane — Je ne sais pas. Je n’ai entendu ce proverbe qu’ici. Faut dire que l’Afrique, c’est grand en querisse…
Moi — Ha ha ha ! Mes mauvaises habitudes langagières déteignent sur toi, mon amour.
Ousmane — (Attendri.) Tu es une terrible influence, mademoiselle.
Moi — N’empêche. Je crois que l’authentique faux proverbe africain a raison. Deux parents, c’est insuffisant pour élever un enfant. Ça pourrait être un projet collectif.
Ousmane — J’ai toujours voulu avoir des enfants, c’est sûr. Je m’étais toutefois imaginé que ce serait avec ma future épouse…
Moi — Il n’y a pas un dicton qui dit que les enfants arrivent pendant qu’on est occupés à faire d’autres plans?
Ousmane — C’est la vie qui arrive pendant qu’on est occupés à faire d’autres plans. Et ce n’est pas un dicton africain, ça vient d’une chanson de John Lennon.
Moi — Maille gode ! Tu es un véritable puits d’érudition, mon amour.
Ousmane — Ça me fera au moins quelque chose à transmettre à notre future progéniture.
On est dû pour une description de l’écographie….
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mais il a déjà transmit de L’AD- aime,,
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