(Le téléphone sonne. Il est trois heures du matin.)
Moi — Allô ?
Elle — (Pleure.) Aaaaanne ! (Renifle et pleure.)
Moi — Mon amour ? Tout va bien ?
Elle — (Pleure.) Ça ne va pas du tout ! Je… (Pleure de plus belle.)
Moi —Qu’est-ce qui se passe ? Tu n’es pas blessée, j’espère…
Elle — (Pleure.) Roxane… Je lui ai dit… Je… (Pleure de façon incontrôlable.)
Moi — Calme-toi, ma chérie… raconte-moi ce qui est arrivé.
Elle — (Pleure.) Rox et moi c’est fini ! (Renifle et pleure.)
Moi — Voyons donc… Vous aviez l’air de filer le parfait bonheur par plus tard qu’hier soir.
Elle — (Pleure.) J’en peux plus de son attitude de marde !
Moi — Ah ça…
Elle — (Sanglote.) Je lui ai dit d’arrêter de traiter poussin nigaud de tous les noms, mais elle n’a fait qu’en rajouter. On dirait qu’elle faisait exprès pour me contrarier. (Renifle.)
Moi — Ça sonne comme du Roxane tout craché. Elle a dit quoi, exactement ?
Elle — (Sanglote.) Elle a dit qu’il est un gros lard borné, un deux watts, un jambon avec une queue qui sent le fromage… et plein d’autres trucs horribles que je ne veux pas répéter ! (Renifle.)
Moi — Ce serait mentir de dire que je suis surprise. Elle m’a déjà traitée de féminazi et de social justice warrior…
Elle — (Sanglote.) Oui, je sais, mais là elle dépasse les bornes. Je lui ai dit que ça me faisait de la peine et elle a continué en en remettant une couche ! Et puis elle m’a dit qu’il fallait que je l’accepte comme elle est si je l’aime vraiment. (Sanglote et hoquète.)
Moi — Il y a une différence entre aimer une personne pour ce qu’elle est et tolérer ses comportements toxiques. Pourquoi s’est-elle mise à insulter notre chéri comme ça? Est-ce qu’il était là ?
Elle — (Renifle.) Même pas ! Je lui ai juste dit que je ne pouvais pas aller à sa ride de bike avec ses chums ce week-end parce que j’avais une soirée avec poussin… et là, elle s’est mise en colère, a dit que c’était une sous-merde et m’a dit que je devrais le quitter !
Moi — Pour vrai ?!?
Elle — (Renifle.) Oui ! Elle l’a traité de toutes ces choses, puis elle a dit qu’il ne me méritait pas et que je devrais être à elle seulement. Moi, je lui ai dit qu’il n’en était pas question… alors elle… elle… (Se remet à pleurer très fort.)
Moi — Chérie… chérie… viens chez moi, je vais te faire un café et tu me raconteras tous les détails.
Elle — (Sanglote.) Je ne sais pas… je travaille demain et puis je ne veux pas te déranger… et… et… (Pleure.)
Moi — Dans l’état où tu es, call-toi malade et rapplique illico dans le demi-sous-sol.
Elle — (Sanglote.) Ok… J’arrive.