(Le téléphone sonne. Il est neuf heures du matin.)
Moi — Allô ?
Roxane — Salut, c’est Rox. J’te réveille-tu?
Moi — Oui… Il est quelle heure, là?
Roxane — Neuf heures et cinq.
Moi — Ah.
Roxane — Je peux rappeler plus tard, tsé.
Moi — J’ai dormi juste deux heures, mais c’est correct.
Roxane — Est-ce qu’elle est chez vous ?
Moi — Oui. Dans mon lit.
Roxane — J’peux-tu lui parler ?
Moi — Non. Elle dort.
Roxane — Ouain.
Moi — Yup.
Roxane — Toé, tu pourrais-tu lui parler ?
Moi — J’ai passé la nuit à l’écouter et à la consoler. Là, elle a besoin de repos.
Roxane — Tsé, toé pis moé, on eu nos différents.
Moi — Je ne te le fais pas dire.
Roxane — Ouain. Mais là, je me dis que tu pourrais m’aider. Tsé, lui dire d’arrêter de faire le beubé pis de retourner mes appels.
Moi — Tu penses vraiment que je vais faire ça ?
Roxane — Ben oui. On est des chums, toé pis moé. Pis en plus, je t’ai léché la fente, faque tu m’en dois une.
Moi — Je ne te dois absolument rien et nous ne sommes pas des chums. Une amie ne passe pas son temps à insulter méchamment son amie.
Roxane — Come on ! Tu sais que c’est de l’humour. C’est du second degré.
Moi — On a déjà eu cette discussion. Dois-je te le rappeler que je t’ai poliment demandé de cesser ta violence verbale envers moi et tu m’as répondu « Fuck you »?
Roxane — Violence verbale… tu exagères en asti.
Moi — Tu es violente Rox. Il faudra bien que tu l’admettes un jour. C’est pour ça qu’Elle ne veut plus te voir.
Roxane — Moé, violente? Querisse ! Je l’ai JAMAIS frappée – même pas un fois au chalet !
Moi — Je veux bien te croire, sauf que tu es constamment violente en paroles. Ça, j’en ai été témoin.
Roxane — Asti ! Tu sais pas de quoi tu parles ! Je lui ai jamais rien dit de méchant ! C’est ma princesse, asti ! Je la traite mieux que toute vous autres réunis !
Moi — Tu es violente envers ceux et celles qu’elle aime. Ce n’est pas mieux.
Roxane — C’est juste DE L’HUMOUR, TABARNAQUE !
Moi — Ce que tu as dit au sujet de Lui n’avait rien de comique.
Roxane — Asti ! C’est parce qu’a t’a raconté ça tout croche !
Moi — Elle t’adore et a été jusqu’à hier beaucoup trop tolérante envers ta violence. Qu’elle prenne ses distances est une excellente chose, si tu veux mon avis.
Roxane — Vous êtes ben pareils, toé pis lui ! Vous vous faites à croire que vous la laissez libre, mais dans le fond, vous voulez l’empêcher d’aimer comme qu’a veut !
Moi — Quoi ?
Roxane — C’est moé qu’a l’aime pis c’est certainement pas un gros cave pis une p’tite coincée qui sent le egg roll qui va saboter notre amour !
Moi — Ok. Ça suffit, je raccroche. Va te faire soigner.