Lou — Allô maman !
Moi — Salut ma cocotte ! Et ton examen ? Ça s’est bien passé ?
Lou — (En haussant les épaules.) Meh.
Moi — Tu as travaillé fort, je suis sûre que tu auras un bon résultat.
Lou — Tiens, il y avait ça dans le courrier pour toi.
Moi — Merci. Ne vas pas trop loin, le souper sera prêt dans moins d’une heure !
Lou — Ok !
Moi — (Intérieurement.) Bon. C’est quoi ce truc… Une carte de souhaits ?
Lou — (Arrivant derrière moi, sans que je m’en aperçoive.) Maman ?
Moi — (Crie.) AAAHHH !
Lou — S’cuse moi. Je voulais pas te faire peur.
Moi — (Essayant de ne pas avoir l’air terrorisée.) C’est ok. Je ne t’avais pas entendue approcher.
Lou — C’est quoi le nouveau code du wifi ?
Moi — Je l’ai écrit dans le carnet, premier tiroir à gauche. Dernière page.
Un type a envoyé des lettres de ce genre à ma mère. Le fait qu’elle ne lui réponde pas ne semble pas l’avoir dissuadé de continuer année après année !
Ma compagne m’a fait subir oralement quelque chose de similaire de façon quotidienne à une époque parce qu’elle ne supportait pas que je couche avec quelqu’un d’autre. Elle me disait aussi que ce que je faisais cela n’était pas « honnête ». Pour être « honnête », il fallait que je me conforme à ses attentes. Elle a fini par réussir à me soumettre par la violence, ce dont aucun de nous deux ne peut être fier.
C’est très moche, la dépendance ! Malheureusement, il est de bon ton aujourd’hui encore de la brandir comme un exemple à suivre.
Jacques Brel aura eu beau forcer le trait plus et plus encore (« Les bonbons », « Vesoul »…) tout un chacun s’obstine à penser que ce qui est exprimé dans « Ne me quitte pas » est beau et admirable. Le fait qu’admirable rime avec lamentable est-il une bonne raison pour confondre les deux ?
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