(On frappe à ma porte. Je me réveille en sursaut.)
Moi — Shit ! Il est quelle heure ?
Blondine — Rgnnhun ?
Moi — Dix heures ! Shit shit shit ! La réunion du polycule !
Blondine — Han ? La quoi ?
Moi — Mon polycule ! Mes amoureux, mon amoureuse, mes métamours… Ils arrivent toute de suite!
Blondine — Heu… est-ce que je suis en train de vivre une scène de Feydeau, là ? Genre « Ciel ! Mon mari ! » ?
Moi — Le demi-sous-sol est un vrai capharnaüm ! Je n’ai même pas préparé de café ! Aie aie aie !
Blondine — Ah ok… Je peux faire quelque chose ?
Moi — Mets-toi quelque chose sur le dos et vas répondre à la porte !
(Blondine enfile sa culotte et mon t-shirt de Vie de licorne, puis va ouvrir.)
Elle — Blondine ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
Blondine — J’ai comme… passé la nuit avec Anne.
Lui — Vous vous connaissez ?
Elle — Oui. Mon poussinot en marmelade, je te présente Judith. Judith, je te présente poussinot en marmelade.
Lui — Tu peux m’appeler Mathieu – même si personne ne le fait. Je suis son chum… et aussi le chum d’Anne.
Blondine — J’en ai entendu parler, oui. Enchantée.
Elle — Et lui, c’est Troy. C’est l’amoureux de mon chum.
Troy — Salut. Tu nous laisses entrer ?
Blondine — Bien sûr. Je vous dirais bien « faites comme chez vous », mais je ne suis pas chez nous, n’est-ce pas…
Troy — Ha ha ha !
Elle — HIIIIII ! Ma réglisse trempée dans le beurre ! Tu as COUCHÉ AVEC BLONDIIIIINE !
Moi — (Je l’embrasse.) Ben oui. Comme on dit en Chine, one thing led to the other and…
Elle — C’est pas toi qui disais que tu étais polysaturée ?
Moi — Oh, je le suis, mais…
Blondine — On a juste couché ensemble, han. On a pas encore eu le temps de choisir la date du mariage.
Lui — Ha ha ha ! Je l’aime déjà, cette petite.
Troy — Ça tombe bien que tu sois là, Judith. C’est notre réunion de polycule… tu vas pouvoir rencontrer tous tes nouveaux métamours.
Blondine — Vous allez discuter de quoi, au juste ?
Troy — On va organiser le temps des fêtes pour qu’il se déroule sans douleur.
(On frappe à la porte.)
Moi — (Complètement nue, en train de préparer le café.) Blondine, tu peux répondre ?
Blondine — (Ouvrant la porte.) Salut.
Ousmane — Euh… Bonjour mademoiselle.
Blondine — Salut. Je suis Judith. J’ai passé la nuit avec Anne. Longue histoire.
Ousmane — Ah. Je m’appelle Ousmane. Je suis l’amoureux d’Anne.
Blondine — (Elle embrasse Ousmane sur les deux joues, ce qui le fait rougir.) Enchantée Ousmane. Entre, les autres sont arrivés.
Ousmane — Ma chérie !
Moi — Oussy ! (Je l’embrasse.) Tu as rencontré Judith ?
Blondine — Les présentations sont faites, t’inquiète.
Moi — Ok. Le café est en route. Je vais aller m’habiller un peu et on va pouvoir commencer.
(On frappe encore à la porte.)
Blondine — J’y vais ! (Elle ouvre.)
Roxane — T’es qui, toé ?
Blondine — Pffffff. Pis toé, t’es qui ?
Roxane — Chu la blonde à Brigitte… à Elle, tsé. Je voé que tu portes un t-shirt de licorne pis que t’es presque à poil, faque j’en déduis que tu baises avec Anne.
Blondine — Bravo Sherlock !
Roxane — Pis là, tu me laisses-tu entrer ?
Blondine — Je devrais ?
Elle — Roxy-pou-pou ! Viens, on va commencer ! (Elle la tire par la manche et l’entraîne à l’intérieur.)