(Au lit, nue, avec Blondine. La tête posée sur son ventre, je la caresse pendant qu’elle regarde son cell.)
Moi — Qu’est-ce que tu fais ?
Blondine — Je regarde ton blog.
Moi — Lequel ?
Blondine — Ben… le tien. Lubricités. On dirait que tu ne l’as pas mis à jour souvent au cours de la dernière année…
Moi — (Je me redresse et m’assied à côté d’elle.) Bah. J’ai été occupée ailleurs. Mon dernier bouquin… et plein d’autres projets. Tiens, va voir Le vide, mode d’emploi.
Blondine — Qu’est-ce que c’est ?
Moi — Un lecteur m’a fait don d’une copie de MS Office avec Excel et Visio. Depuis, je fais des infographies gnéseuses, juste pour le lulz. Comme celle-ci, où je me prépare mentalement à affronter la famille de mère courage.
Blondine — Mère courage ?
Moi — Mon chum. Celui de la triade.
Blondine — Ha ! J’adore !
Moi — Ou encore celle-ci. Je l’ai faite après la manif de novembre, où les fascistes ont pavoisé et les flics de Québec ont arrêté préventivement les contre-manifestants.
Blondine — Tiens, j’ai moi aussi quelque chose à te montrer.
Moi — Journal d’une morte-vivante… oh !
Blondine — Il y a un peu moins d’un an, je suis tombée sur ton texte qui commençait par « Je suis une morte vivante comme les autres » et ça correspondait tellement à ma vie d’employée du gouvernement fédéral que je t’ai piqué l’idée.
Moi — Mais c’est excellent !
Blondine — Travailler jour après jour dans un bureau à faire rien de précis ou d’important, c’est voir son humanité graduellement réduite en charpie. Tranquillement, comme si c’était tout naturel. Ces petites images, c’est comme des messages placés dans des bouteilles, des appels à l’aide auxquels personne ne répondra jamais.
Moi — C’est la première fois que je baise avec une blogueuse. Ça m’excite terriblement.
Blondine — (Elle m’embrasse dans le cou et glisse sa main entre mes cuisses.) Si tu veux baiser une seconde fois avec une blogueuse, je peux t’arranger ça tout de suite.