Épisode 165

Blondine — (Soupire.) Je n’ai pas envie de retourner au bureau.

Moi — Il te reste encore quelques heures de vacances. Arrête-donc de vivre dans le futur.

Blondine — (Soupire encore.) Je n’ai pas envie non plus de retourner chez moi. Je voudrais rester toujours ici… blottie contre toi, sous la couette.

Moi — Jusqu’à ce qu’on développe des plaies de lit.

Blondine — (Soupire encore et toujours.) Je suis bien avec toi. C’est pas un crime.

Moi — On va avoir des tas d’occasions d’être ensemble, choupette. Notre histoire ne fait que commencer.

Blondine — (En relevant la tête.) Qu’est-ce que tu regardes sur ton téléphone ?

Moi — Je vais un peu de magasinage en ligne pour ma chambre d’invitée. C’est fou tout ce qu’on peut trouver sur Craigslist.

Blondine — Outre les psychopathes et les tueurs en série dans la section Rencontres ?

Moi — Oh oui. Écoute : « Équipement de BDSM à vendre, presque neuf. Cravaches, cannes anglaises, battoirs de diverses largeurs,  et autres instruments à percussion… » – Ha! On se croirait aux matinées symphoniques.

Blondine — C’est parce qu’ils font chanter des arias, c’est bien connu.

Moi — Écoute la suite. « Aussi : articles fabriqués sur mesure comprenant menottes pour poignets et chevilles, martinet en daim et un banc de fessée artisanal rembourré en cuir noir avec garnitures nickelées fabriqué avec amour.»

Blondine — Oh! Avec AMOUR!

Moi — Il me semble que c’est exactement la pièce d’ameublement qu’il me manque pour aménager ta plateforme d’amoureuse de passage. Tu crois que je devrais l’appeler?

Blondine — Oui ! Une brindille de plus dans notre nid d’amour kinky !

Moi — Ok. Je lui envoie un message tout de suite… je vais lui demander si les menottes sont ajustables, tiens.

Blondine — Je me demande quand même pourquoi ce type se débarrasse de son équipement. Peut-être est-ce qu’il se rééquipe en neuf? Ou peut-être est-il maintenant veuf…

Moi — C’est sûrement ça ! Il revient des funérailles et tout ce barda lui rappelle trop les bons moments passés avec Germaine.

Blondine — Pauvre petit vieux qui n’a plus personne pour lui donner la fessée ! Il ne peut quand même pas se la donner à lui-même… ce serait comme s’il essayait de se faire rire en se chatouillant.

Moi — Je suis sûre qu’il existe un service subventionné de soins de maintien à domicile qui comprend le changement des couches et le cock and balls torture.

Blondine — (Songeuse, les yeux un peu embués.) Je n’ose pas m’imaginer en veuve éplorée et en mal de discipline…

Moi — Tu n’as pas à t’inquiéter, gamine. Si ça se trouve, les volontaires feraient la queue devant chez toi pour avoir la chance de te corriger avec amour.

Blondine — Possible, mais il n’y a que toi qui saches vraiment y faire…

Moi — Parlant de fer… si on le battait, pendant qu’il est chaud?

Blondine — Oui! Je me déculotte dans la chambre d’invitée et j’attends que tu viennes me faire entonner l’air des bijoux avec tes instruments à percussion, maestro !

Moi — Je vais chercher ma baguette et je te rejoins.

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