Troy — Tu sais que j’ai déjà rencontré une pornstar dans ce café ?
Moi — Pour vrai ?
Troy — Vrai de vrai. J’étais assis à la table comme d’habitude et je regardais refroidir mon expresso puis il y a ce jeune homme surgi de nulle part – ou peut-être juste du comptoir je ne portais pas attention hein – qui vient s’asseoir près de moi et qui commence à me parler… et comme ça, de fil en aiguille, j’apprends qu’il gagne sa vie comme acteur de vidéos pornographiques.
Moi — Ben voyons donc…
Troy — J’étais drôlement surpris parce qu’il ne ressemblait pas tellement à une porn star, mais d’un autre côté à quoi ressemble une pornstar masculine quand elle est habillée ?
Moi — Franchement, j’en ai aucune idée. À un dude pareil comme les autres ?
Troy — C’est exactement de quoi il avait l’air, en fait. Il m’a dit que peut-être je l’avais déjà vu sur YouPorn et j’ai dû lui avouer que je ne suis pas très physionomiste, surtout pour les visages. Il a répondu qu’on ne filmait pas souvent son visage.
Moi — Ha ha ha !
Troy — Je lui ai demandé si c’était payant comme boulot et il m’a dit que non, pas tellement… à moins de faire de la porn gay.
Moi — Évidemment. Et lui… est-ce qu’il en faisait ?
Troy — Il a dit : « il faut bien vivre ». Je lui ai alors demandé s’il avait déjà tourné avec des mecs trans et son regard a changé. Il a comme compris soudainement que j’en étais un.
Moi — Je parie que ça l’a excité grave.
Troy — Tu parles. Il m’a demandé si je voulais allez chez lui pour fourrer et j’ai répondu « pourquoi pas, de toute façon mon café est maintenant froid et imbuvable »… et je l’ai suivi à pied jusqu’à son appart. Tu vois le bloc, de l’autre côté de la rue ?
Moi — Aon ! C’est donc à ça que ça ressemble, un repère de pornstars !
Troy — Le trottoir était dans le même état qu’aujourd’hui : extrêmement glissant. J’ai failli tomber et il m’a rattrapé. C’était comme une scène dans une comédie romantique… tellement que je lui ai demandé s’il avait l’ambition de jouer dans autre chose que de la porn.
Moi — Et qu’est-ce qu’il a répondu ?
Troy — Son visage s’est assombri. Il a seulement dit qu’il ne voulait pas en parler.
Moi — Ah.
Troy — Enfin bref. C’était bien chez lui, propre et moderne et tout et tout… on a fait voler nos vêtements et il m’a entraîné dans sa chambre. Il était plutôt bon lécheur de fente et un baiseur correct, mais sans plus. Quand on a eu fini, on fixait le plafond tous les deux allongés nus sur son lit et c’est à ce moment qu’une idée bizarre m’a traversé l’esprit. Je lui ai demandé si j’étais censé lui donner de l’argent ou quelque chose.
Moi — Ha ha ha ! Pour vrai ?
Troy — Je te jure, je ne sais pas ce qui m’a pris. Il m’a répondu que non, que c’était correct, mais il s’est ravisé et m’a demandé de retourner au Moca Loca et de lui ramener un café avec beaucoup de crème.
Moi — Et tu l’as fait ?
Troy — Oui, mais en revenant chez lui, j’ai encore glissé sur le fucking trottoir glacé et le café s’est répandu sur le banc de neige. Quand je me suis relevé, mon jeans était déchiré et ma main saignait, alors je me suis dit « fuck that » et je suis retourné à la maison.
Moi — Voilà ce que j’appelle une anecdote digne de ce nom. (En levant ma tasse.) À la tienne, Don Juan !
Troy — Ha ha ha !
Dude random — (Arrivant d’on ne sait où.) Heille, la muzz. C’est un drapeau islamique, ça, han ?
Moi — Quoi ?
Dude random — Sur ton sac. C’est le drapeau du Hamas, je le sais. Je connais ça, moi. Essaye pas de m’en faire à croire.
Moi — Heu… non. C’est celui de l’espéranto et…
Dude random — Câlice de sauvage ! Artourne donc dans ton pays de charia ! (Il me crache au visage.)
Moi — Yarque !
Dude random —(En quittant prestement le café.) Allez donc chier, mes ostis de terroristes!
Moi — Mes cheveux ! J’en ai dans les cheveux !
Troy — (En se lançant à sa poursuite.) Come back, you motherfucker!
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