Moi — Ça suffit. Debout.

Roxane — (Grogne.)

Moi — Il est deux heures de l’après-midi. C’est l’heure que tu te lèves et que tu t’en ailles.

Roxane — (Grogne encore.)

Moi — Sors de mon lit. Je veux que tu aies levé les pattes avant que ma fille revienne de chez mon ex.

Roxane — (Grogne.) Asti… ma tête.

Moi — Tu as bu tout ce qui contenait de l’alcool dans le demi-sous-sol. J’ai même caché le combustible à fondue, c’est dire.

Roxane — Y’est quelle heure, t’as dit ?

Moi — Quatorze heures. Tu n’es pas censée travailler le vendredi ?

Roxane — (Grogne.)

Moi — Pas que ce soit mes affaires. Ou que ça m’importe de quelque façon que ce soit.

Roxane — (En se relevant péniblement dans le lit.) On as-tu… tsé…

Moi — Non, on n’a pas « tu-tsé ».

Roxane — Ok. Cool.

Moi — Ça t’arrive souvent de perdre la carte comme ça ?

Roxane — Ouain. Non… Peut-être.

Moi — Ce serait le fun que ça ne t’arrive plus chez moi, par contre.

Roxane — (Frottant ses tempes avec des doigts.) Écoute… tu penses tu que ce serait possible pour toé de tenir ça mort ?

Moi — « Ça » ?

Roxane — Ouain. Notre p’tite… tsé… aventure.

Moi — Mésaventure, plutôt.

Roxane — Appelle ça comme tu veux. Je voudrais juste pas que pitoune soit mêlée à ça.

Moi — Et pourquoi donc ?

Roxane — (Soupire.) Je veux juste qu’on s’épargne des problèmes. Ça sert à rien de faire un asti de drame avec tout ça, me semble. Tu peux faire ça pour moé, non ?

Moi — Ce n’est pas en agissant comme ça qu’on va les régler, les problèmes.

Roxane — Bla bla bla. Fait juste la farmer, pis toute va ben aller. Où c’est que j’ai mis mes vêtements ?

Moi — Dans le salon. Inutile de déambuler à poil dans mon appart, je vais aller te les chercher.

Roxane — Amène-moé donc aussi un verre d’eau pis des advils, un coup parti.

(Quelques minutes après son départ, assise sur la cuvette des toilettes, j’entends un « ploc… ploc… ».)

Moi — (Regardant le robinet qui fuit.) Shit. Le problème n’est vraiment pas réglé.

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