Épisode 254

(Couchée contre le corps nu de Blondine dans son immense lit, nos membres et nos cheveux entremêlés. J’ai le nez dans son cou, il flotte dans l’air un parfum de paradis.)

Blondine — (Soupire de contentement.) Ça faisait longtemps.

Moi —Très longtemps.

Blondine — Je me suis ennuyée de toi.

Moi — Moi aussi. Terriblement.

Blondine — Je ne veux plus jamais être séparée de toi aussi longtemps.

Moi — Tu avais d’autres chattes à fouetter que la mienne.

Blondine — Si essayer d’avoir une enfant m’éloigne de toi, qu’est-ce que ça va être lorsqu’elle sera née ?

Moi — Devenir parent ne signifie pas la fin de sa vie amoureuse et sexuelle, tu sais.

Blondine — (En se blottissant un peu plus contre moi.) Ce fut le cas pour mes parents, en tout cas.

Moi — Ce n’est pas une fatalité. Et puis, il n’y a pas que moi ; nous somme toute une gang à t’aimer, avec ou sans enfant.

(Elle m’embrasse tendrement, puis me susurre à l’oreille d’une voix coquine.)

Blondine — Je me suis beaucoup caressée en pensant à toi.

Moi — Pour vrai ?

Blondine — Voui… Tu veux savoir comment ?

Moi — Mezzan que je veux savoir !

Blondine — Je l’ai fait étendue sur le ventre dans mon lit, en zignant ton oreiller comme une chienne en chaleur.

Moi — Je me demandais bien d’où venait cette odeur de paradis dont je parlais en début d’épisode.

Blondine — Et tu sais à quoi je pensais et faisant ça ?

Moi — À moi ?

Blondine — Oui, mais pas seulement. J’imaginais aussi que tu m’attachais en croix sur le lit avec un vibromasseur dans ma petite culotte. Dans mon fantasme, j’étais complètement immobilisée, le cul bien relevé et tu me donnais la fessée. Ensuite, tu me regardais jouir d’un air satisfait, assise sur le divan, la main fourrée dans ta culotte.

Moi — Oh ! Tu aurais dû me raconter ça plus tôt… je l’aurais ajouté à mon manuscrit avant de l’envoyer à l’éditrice.

Blondine — Ha ! J’ai vraiment bien fait d’attendre, alors !

Moi — T’inquiète, je trouverai bien un moyen d’utiliser cette anecdote ailleurs.

Blondine — (Câline.) Et toi… tu as pensé à moi en te branlant ?

Moi — Et comment ! Mes sextoys n’ont pas chômé.

Blondine — Aon! Raconte comment tu as fait.

Moi — J’ai utilisé mes hommes déshydratés.

Blondine — Tes quoi ?

Moi — Mes petits messieurs en poudre.

Blondine — Kessékssé ça ?

Moi — Pour affronter les nuits froides et tous ces moments cruels où je me sens triste, seule et abandonnée, je garde toujours dans le tiroir de ma table de chevet une bonne provision d’hommes déshydratés de marque AndrosTM en capsules ovales à usage unique vendus dans leur emballage de cellophane stérile et hygiénique.

Blondine — Où est-ce que tu achètes ça ?

Moi — Sur le dark web, évidemment.

Blondine — Et comment ça fonctionne ?

Moi — C’est très simple. Dès que le besoin s’en fait sentir, je réchauffe délicatement un comprimé dans la paume de ma main pendant quelques secondes avant de le jeter dans un bain d’eau tiède. C’est très impressionnant de voir mon homme instantané absorber toute cette eau, se déplier et décupler de volume. Lorsque, tremblant et quelque peu désorienté, il a enfin atteint sa pleine grandeur, je lui fais boire un peu d’eau minéralisée sucrée (vendue séparément) et je le berce doucement, la tête entre mes seins, pour qu’il s’habitue à mon odeur et au grain de ma peau.

Blondine — Et ensuite ?

Moi — Lorsque mon petit fiancé en capsule est pleinement hydraté, rasséréné, déployé, je me présente nue devant lui dans la lourde chaleur de ma chambre. Et à la minute où je sens sa pine humide, raide, mais étrangement spongieuse glisser en moi pour la première fois, je ne peux m’empêcher de penser à cette douce mélancolie qui toujours m’envahit lorsqu’ils se mettent à fondre et disparaître dans mes bras, tout juste après m’avoir offert à boire le lait dense et sucré de leur jouissance.

(Blondine m’embrasse et me serre très fort dans ses bras.)

Blondine — J’aimerais tant que tu sois ici avec moi chaque soir pour me raconter une histoire avant de dormir !

Moi — Ce n’est pas une bonne idée ; mes histoires sont à dormir debout.

Blondine — On aura juste à placer le lit à la verticale, comme dans La petite vie.

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5 réflexions sur “Épisode 254

  1. « Si vous avez une connexion pour acheter des hommes déshydratés, je suis preneuse. #VieDeLicorne »
    Je ne peux aider à ce sujet. »les hommes que je connais sont tous des hydratés depuis leur tendre enfance…

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