(Dans une boutique de vêtements pour homme avec Roxane.)

Roxane — Asti que j’haïs ça les fucking magasins.

Moi — Tu déteste aussi les achats en ligne. C’est à croire que tu es une militante anti-consommation.

Roxane — Pfff. You wish, toé chose.

Moi — Any who. Est-ce qu’il y a quelque chose qui te plaît ici?

Roxane — Laisse-moé le temps de regarder…

Le vendeur — Bonjour! Est-ce qu’on vous a répond?

Moi — Non. On a attend quelqu’un qui connaît bien ses participes passés.

Le vendeur — Euh…?

Roxane — Écoute-la pas, a te niaise. C’t’une asti de grammar nazi.

Moi — Je ne suis pas nazi, je suis juste une militante pour la liberté d’expression.

Roxane — Niaise-moé donc.

Le vendeur — (Essaie de reprendre le contrôle de la discussion.) C’est pour un complet?

Roxane — Non, c’est pour un smoking ou un tuxedo. Je me marie.

Le vendeur — Félicitations!

Roxane — Ouain, chu pas mal excitée. Faque… cossé que tu me suggères?

Le vendeur — Si j’étais vous, j’irais avec… (Il nous présente un veston et pantalon) Ceci. Nous avons aussi tout un assortiment de chemises et d’autres accessoires.

Roxane — Pis je suppose que vous avez ma taille…

Le vendeur — C’est fait sur mesure, monsieur.

Roxane — QUOI ?

Le vendeur — Je vais prendre vos mensurations et ensuite nous…

Roxane — Je sais c’est quoi du sur mesure, baquet! T’es-tu en train de dire que chu un homme?

Le vendeur — C’est que…

Roxane — J’ai-tu d’l’air d’un dude?

Le vendeur — Je suis désolé madame, je…

Roxane — Il me semble que j’ai assez de boobs pour pas passer pour un gars!

Le vendeur — Je m’excuse, je ne voulais pas vous…

Roxane — Faut-tu que je te les montre pour te convaincre?

Le vendeur — Je…

Roxane — Tiens! (Elle relève son t-shirt et expose ses seins.) Ça fait-tu monsieur, ça?

Le vendeur — Oh… Euh…

Moi — Ok Rox, ça suffit.

Roxane — (Toujours les seins à l’air.) C’est pas un dude qui aurait des boules comme ça, me semble.

Le gérant — (Arrivant d’on ne sait où.) Je vais devoir vous demander de quitter le magasin, mesdames.

Roxane — (Encore et toujours les seins à l’air.) C’est quoi ton asti de problème à toé? T’as kekchose contre les boules?

Le gérant — Ne me faites pas appeler la police.

Moi — (Prends Roxane par le bras.) Justement, on s’en allait m’sieur.

Roxane — (Vociférante et les mamelles en furie.) T’as perdu une cliente, mon tabarnak! M’a jamais remettre les pieds icitte, asti de troudcul!   

Le gérant — C’est ça. Bon vent.

Moi — (Pousse Roxane hors de la boutique.) Bonne journée à vous, m’sieur!

Roxane — (Écarlate et le poing levé.) Gros crisse de moron! Mangeux de marde!

* * *

(Cinq minute plus tard, dans le pickup de Roxane.)

Roxane — Asti de crisse de mongol à batteries du tabarnak. Check ben l’évaluation de marde que je vas lui faire sur Yelp.

Moi — Bon, ça va là? On a calmé sa grosse grosse colère?

Roxane — Eille, traite-moé donc de cave, tant qu’à y être.

Moi — Oh, ça je l’ai fait souvent. C’est un fait acquis.

Roxane — Va donc chier, asti.

Moi — Enfin bref. C’est fort, le karma, n’est-ce pas?

Roxane — Kossé que tu racontes encore?

Moi — Le karma. La loi de cause et d’effet.

Roxane — C’est quoi l’asti de rapport?

Moi — Tu te rappelles comment tu as eu du fonne à mégenrer Troy quand tu as reçu le polycule à ton chalet?

Roxane — Toé pis tes mots de SJW…

Moi — Il l’avait pas mal mieux pris que toi, han… il faut dire qu’il a l’habitude de ce genre d’affront. Reste que ça doit lui faire aussi mal qu’à toi.

Roxane — T’es-tu en train de me faire la morale, toé là?

Moi — Nan, ce n’est pas mon genre. Allons faire un scandale chez Moores, maintenant.

Roxane — (Démarre le pickup.) C’te fois-ci, essaie de pas te fourrer en me donnant le chemin.

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