Moi — En ouvrant la porte de mon appartement. Bon ben… c’est ça. Bienvenue dans mon nouveau chez moi. Désolée pour les boîtes, je sais que ça fait depuis le printemps que j’habite ici, mais je n’arrive pas encore à trouver l’énergie et le courage de toutes les défaire.
Troy — Oh stop that right now. Il y en a juste deux.
Moi — C’est que tu n’as pas vu ma chambre. C’est là que je les cache – et qu’elles se reproduisent dans la noirceur. Là, c’est la chambre de Liam et l’autre ici, celle de Lou…
Troy — C’est assez ironique qu’après avoir cédé au call of the nature et passé sept mois dans la bouette en compagnie de dindes sauvages, tu te sois encore ramassée dans un demi-sous-sol identique à celui que tu avais quitté.
Moi — Disons que la pandémie m’a fait un peu perdre les pédales. J’ai cru que la campagne allait résoudre tous mes problèmes, mais en réalité ils n’ont fait que me suivre. C’était comme la vie en ville, mais avec du mauvais wifi. Alors je me suis dit que tant qu’à faire de l’anxiété, aussi bien que ce soit avec une connection internet digne de ce nom.
Troy — Et sans un pied épais de boue visqueuses et des dindes décidées de venger leurs sœurs victimes de tous les Thanksgiving du passé.
Moi — Ils t’ont drôlement marqué, ces volatiles.
Troy — You bet they did. Never thought a bird could be so aggressive.
Moi — Ouais. Même Boris le pug n’osait pas sortir quand elles envahissaient la cour. Je fais chauffer le samovar… je te fais un thé?
Troy — Sure.
Je branche le samovar électrique, puis j’ouvre le garde-manger et j’en extrait une boîte de thé neuve et ma machette.
Troy — What the hell…! Qu’est-ce que tu fais avec ça ?
Moi — Ben… c’est du thé. Pour préparer le thé.
Troy — No! I mean… that THING!
Moi — Ah ça? Ben c’est ma machette. C’est pratique pour ouvrir les emballages.

Troy — Mais qu’est-ce que tu fais avec une machette? Are you planning to kill somebody or something?
Moi — Ben non. C’est juste une coutume du Vieux Hull. Du moins, j’imagine que c’est une coutume du Vieux Hull.
Troy — What do you mean, « j’imagine » ?
Moi — Ils les distribuent dans les boîtes de céréales. (Je fouille dans les photos de mon cellulaire.) Tiens, regarde.

Troy — You’re kidding me, right?
Moi — Évidemment que je te niaise, nono! Je l’ai trouvée sous le lavabo de la salle de bain quand j’ai emménagé. Je me suis dit que ça venait avec l’appartement – et donc que ça faisait partie de la culture du quartier.
Troy — Not sure of the logical soundness of this argument.
Moi — Je ne vais quand même pas aller vérifier auprès de mes voisins et voisines si ma théorie est exacte.
Troy — Why not?
Moi — Tout d’un coup qu’iels ont toustes des machettes…
Troy — Ha! Ha! Ha! Et qu’est-ce que tu fais avec ta machette, à part préparer le thé?
Moi — PLEIN d’affaires! Je monte des meubles en kit…

Moi — J’encadre mes précieuses gravures d’Alex Fatta…

Moi — Je prépare le Kraft Dinner de Lou…

Moi — Je fait même la guerre multiculturaliste-woke-mondialiste contre Noël !

Troy — Te connaissant, je suis sûr que tu t’en sers aussi pendant tes séances au donjon.
Moi — Franchement! Le donjon est dans le secteur Aylmer, pas dans le Vieux Hull.
Troy — So ?
Moi — Ben…. Il y a risque que ce soit de l’appropriation culturelle, non?
Yeeee….ssss! Je n avais plus de nouvelles….j allais me pendre pour une dernière érection avant Zemmour…mais avec vie de licorne je reprends du poil de la bête!
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