Épisode 340

Dans le lit conjugal Bill se met instantanément à débander lorsqu’il entend le claquement sec de la porte de la maison, suivi de l’habituel sifflotement de sa légitime et tendre moitié.

Bill — Fuck ! It’s Maël !

Moi — (En sautant hors du lit.) Querisse, Bill ! N’avais-tu pas dit qu’iel était parti chez sa mère?

Bill me regarde ramasser à la hâte mes vêtements éparpillés dans la chambre, le rouge au front et le juron à la bouche.

Bill — Forget it, it’s useless, you won’t be able to run away; there is only one way out and they are directly in front of it.

Moi — Laisser tomber ? Serais-tu devenu dingue ? Tu connais son tempérament !

La porte de la chambre s’ouvre et la licorne, en désespoir de cause, plonge sous les draps pour maladroitement s’y cacher. Bill déglutit et se résigne à jouer le rôle du mari adultère dans un mauvais Feydeau.

Bill — Honey, I can explain everything…

Maël place son index sur la bouche pour lui couper la parole.

Maël — (Sur un ton acerbe.) Quand tu t’es mis au golf avec ton patron et tes clients, je n’ai rien dit et j’ai joint un club de lecture. N’est-ce pas ?

Bill — Well…

Maël — Et cet automne, quand tu as joint cette ligue de hockey amateur… tu te souviens ? Je me suis mordu la langue et je me suis mis au scrapbooking.

Bill — (Bafoulle.) Maël, I know that I haven’t always been…

Maël — Tut tut tut, Et quand tu t’es mis dans la tête d’aller chasser sur l’île d’Anticosti… est-ce que je t’ai dit quoi que ce soit ? Non, monsieur : je t’ai laissé partir et suis resté seule pendant toute une semaine. Mais là, vraiment…

Iel ouvre le tiroir du haut de la commode, celui où est rangé le revolver.

Bill — Maël! Please! Just give me a chance to explain!

Moi — (Hurle.) Non ! Pitié ! Je ne veux pas mourir !

Pendant que Maël fouille dans le tiroir, Bill bondit et saisit fermement son avant-bras, tout juste au moment où iel empoigne l’objet de ses recherches.

Maël — (Un gode-ceinture à la main.) Il est à peu près temps que tu me fasses participer à tes loisirs.

* * *

Après une intense séance de bête à trois dos ayant culminé avec une double pénétration magistrale, la licorne reprend son souffle pendant que Maël lui caresse les cheveux et que Bill apporte des rafraîchissements.

Moi — Alors? Comment avez-vous trouvé mon petit scénario ?

Maël — Très réaliste.

Moi — Pour vrai ?

Maël — Non.

Moi — Ha ha ha !

Bill — (En me tendant un verre.) Well, it was realistic, but mainly for one reason.

Moi — Laquelle ?

Il ouvre le tiroir et en extrait un revolver.

Bill — I usually keep it in my locked gun safe, but I figured that I could offer Maël some options to improvise.

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