Ousmane — Encore un épisode en espéranto? Vraiment?
Moi — C’est maintenant une tradition.
Ousmane — Pourquoi aujourd’hui? Pourquoi maintenant ?
Moi — C’est le quinze décembre et c’est le Jour de Zamenhof.
Ousmane — Cool. Peux-tu me rappeler qui il est ?
Moi — Il est le créateur de la langue internationale. C’est son cent-soixantième anniversaire.
Ousmane — C’est super.
Moi — Oui.
(Long silence.)
Ousmane — Es-tu encore en train d’apprendre l’espéranto?
Moi — Ouais. Je l’apprends depuis cinq ans maintenant.
Ousmane — Cinq ans? C’est censé être une langue facile à apprendre, non ?
Moi — Pas pour moi, visiblement. Je suis douée avec ma langue – pas avec les langues.
Ousmane — Ha ha ha. Tu devrais apprendre l’espagnol. Ce serait plus utile.
Moi — Meh. J’aime les choses inutiles. C’est le sel de la vie.
Ousmane — C’est ironique, parce que l’espéranto a été conçu comme une langue strictement utilitaire.
Moi — Je sais. Il n’y a pas assez de locuteurs de l’espéranto. Ça donne l’impression de parler dans le vide.
Ousmane — Pourquoi ?
Moi — Peut-être parce que peu de gens ont comme moi cinq ans à perdre pour apprendre une langue inutile.
Ousmane — C’est un cercle vicieux.
Moi — Peut-être. Mais c’est un cercle vicieux plein de beauté.
Ousmane — De beauté?
Moi — Oui. La beauté des choses inutiles. Comme l’origami. Comme les mots croisés. Comme la littérature. Comme l’amour. Je me consacre au superflu.
Ousmane — Tu es une romantique incorrigible, ma chérie.
Moi — Alors qu’est-ce que tu attends pour m’embrasser?
Legu ĉi tiun epizodon en Esperanto.
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