Épisode 40

Moi — Allô ?

Elle — PIS PIS PIS PIS PIS PIS ? Comment tu la trouves ?

Moi — Tu as l’air de beaucoup l’aimer. Je suis contente pour toi.

Elle — Ok… mais comment TOI tu la trouves ?

Moi — Elle a l’air de beaucoup t’aimer. Je suis contente pour toi.

Elle — Niaise-moi donc. Ça ne me dit pas ce que tu penses d’elle.

Moi — Elle est… jolie.

Elle — OUI ! C’est vrai qu’elle est HOT! Elle est aussi super drôle ! Elle me fait penser à toi, vous vous ressemblez tellement  !

Moi — Alors là, non. Juste… non.

Elle — C’est pourtant vrai.

Moi — C’est clair que je n’ai rien en commun avec cette fille.

Elle — Ben là… pour commencer, vous êtes toutes les deux super cutes. Ensuite vous êtes toutes les deux sarcastiques et vous avez tout plein d’opinions bizarres que vous ne pouvez pas vous empêcher de donner même quand ce n’est pas le temps.

Moi — Non, mais je rêve ! Si Roxane faisait du sarcasme, je ne l’ai pas détecté du tout. Et ses opinions sont celles d’un dude blanc de soixante ans ; la seule chose bizarre là-dedans, c’est qu’elles sortent de la bouche d’une lesbienne dans la trentaine.

Elle — Ça change rien au fait que vous êtes pareilles à des tas de niveaux. Je me disais que vous alliez avoir plein d’atomes crochus…

Moi — Franchement ! Tu as écouté ce qu’elle raconte ?

Elle — Oh moi, tu sais, la politique…

Moi — Elle m’a traitée de snowflake, de social justice warrior et de féminazie !

Elle — Tu dis toi-même que tu es anarchiste, alors une étiquette de plus ou de moins…

Moi — Ça n’a aucun rapport ! Elle me sert les insultes de l’alt-right ! Ça va être quoi, ensuite? Elle va organiser un autodafé de mes bouquins en criant « Sieg Heil»?

Elle — Exagère donc, un coup parti.

Moi — Pfff.

Elle — En tout cas. Roxane m’a dit qu’elle avait passé une super belle soirée et qu’elle vous avait trouvé gentils tous les deux, poussin et toi.

Moi — « Elle a l’air de beaucoup t’aimer et je suis contente pour toi.»

(Long silence.)

Elle — Tu ne serais pas jalouse, toujours ?

Moi — Pffff. Non.

Elle — Pas même un tout petit petit petit peu ?

Moi — Pantoute.

Elle — Tant mieux, parce que t’aime comme une folle.

Moi — Ouais.

Elle — Tu le sais que je t’aime comme une folle, n’est-ce pas ?

Moi — Oui – et c’est réciproque.

Elle — J’apprécie les efforts que tu as faits avec Roxane. Sincèrement.

Moi — (Soupire.) Je l’ai fait pour toi, mon amour.

Elle — Elle veut nous inviter tous les trois avec les enfants à son chalet un week-end en juillet. Tu vas venir, hein ?

Moi — Ah shi… (Silence.) On verra.

Elle — J’aimerais beaucoup que tu viennes avec Lou. Ça compte beaucoup pour moi.

Moi — Ouais.

(Long silence.)

Elle — Tu es une belle tête de mule. C’est pour ça que je t’adore.

Moi — Wo ! Chu po une tête de mule, ch’t’une bikeuse qui aime les camisoles blanches Fruit of the Noune ! Ramène ton cul par icitte, beubé, m’a te faire squirter contre la porte de ma shed, asti.

Elle — L’imitation est pas trop mal, mais venant de toi, ce n’est pas très crédible.

Moi — Ah oui ? Pourtant, ma shed ne demande qu’à se faire humecter…

(Long silence.)

Elle — Ne bouge surtout pas, j’arrive.

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