(Je lis, assise sur le sofa du demi-sous-sol. Quand je lève les yeux de mon bouquin, je constate que Blondine m’observe d’un air attendri en sirotant son thé.)
Blondine — À quoi pensez-vous, docteur ?
Moi — Docteur ?
Blondine — N’as-tu pas un doctorat ? Je veux dire : n’avez-vous pas un doctorat ?
Moi — Non. Je suis une drop-out. J’ai eu le bon sens d’abandonner les études quand j’ai enfin compris que l’école ne sert à rien d’autre que de reproduire les relations de domination sociale.
Blondine — Sauf que vous m’avez déjà confié que vous avez abandonné l’école après sept ans d’université, docteur.
Moi — J’ai besoin de plus de temps pour comprendre que le drop-out moyen, c’est tout.
Blondine — Reste que vous avez étudié pas mal plus longtemps que moi, docteur. Allez, ne vous laissez pas prier… dites-moi à quoi vous pensez – dans les mots de votre corporation.
Moi — Ha ha ha ! Ok. Ahem… Je pense à la première fois que je vous ai vue toute nue, très chère patiente.
Blondine — Ah oui ? Quelle impression ma nudité vous a-t-elle faite, au juste?
Moi — Un examen sommaire m’a suffi pour constater la qualité de votre teint et la santé de votre structure squelettique et musculaire dont la répartition et la symétrie sont signes d’un développement sain.
Blondine — Aon ! Pour vrai ?
Moi — Vrai de vrai. Et surtout, la distribution de vos tissus adipeux était tout à fait délicieuse.
Blondine — C’est très flatteur ! Est-ce pour cela que vous présentiez ce degré impressionnant de vasodilatation et d’engorgement des corps caverneux de votre clitoris, ainsi qu’une production abondante de sécrétions vaginales ?
Moi — Évidemment. C’était la réponse physiologique normale à une stimulation d’une telle intensité. Elle expliquait aussi mon niveau sanguin élevé d’adrénaline, de noradrénaline et d’autres hormones participant à l’excitation et la réponse sexuelle.
Blondine — Je dois admettre que le partageais votre état, docteur. Quand je me suis retrouvée au lit avec vous, votre palpation digitale et linguale de mes nymphes et de mon raphé périnéal était des plus efficaces; elle a causé, des spasmes musculaires délicieux et une lubrification abondante de ma muqueuse vaginale.
Moi — Est-ce que l’application de pression sur votre paroi vaginale antérieure a provoqué des sensations suffisantes pour être perceptibles?
Blondine — Oh oui. En combinaison avec une stimulation soutenue des terminaisons nerveuses entourant mon clitoris, elle a probablement accéléré la sécrétion et la réaction musculaire que j’ai précédemment mentionnée.
Moi — Si ma mémoire est bonne, je crois avoir pu observer des spasmes répétés – espacés d’à peu près 0,8 seconde. Ai-je alors eu tort d’établir un diagnostic d’orgasme?
Blondine — Je crois que tous les signaux physiologiques observables permettaient un tel constat.
Moi — Bien! Je comprends donc que la thérapeutique était appropriée.
Blondine —Oh oui. Elle l’était même « en querisse », comme on dit dans le jargon de la profession.
Moi — Hi hi hi !
Blondine — (Dépose sa tasse et se met à déboutonner nonchalamment son chemiser.) Et maintenant, docteur, qu’est-ce que vous recommandez pour la suite des choses ?
Moi — Là, tout de suite ?
Blondine — Voui !
Moi — (Je me lève et vais chercher mon gode-ceinture dans le tiroir de ma commode.) Pour dire les choses crûment, j’envisage sérieusement l’intromission rythmée de cet ersatz de phallus postiche dans au moins deux de vos muqueuses jusqu’à ce que votre corps libère des doses massives d’ocytocine et de prolactine.
Blondine — (Soupire.) Mon amour, j’adore quand tu me dis des mots cochons et bien vulgaires.
Article scientifique d’une redoutable exactitude…L’académie opine,chères copines.
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