Moi — Allô ?
Lui — Bonjour mon amour !
Moi — Tiens ? Si c’est pas l’élu de mon cœur…
Lui — Un élu parmi d’autres, n’est-ce pas…
Moi — Hu hu hu ! C’est un happy few, quand même.
Lui — C’est vrai. Alors ? Comment est-ce qu’elle va ?
Moi — Elle va tellement qu’on la prend pour Marjo.
Lui — Hein ?
Moi — 🎶 Celle qui vaaaaa ! 🎶
Lui — Maille gode. Tu es en feu !
Moi — C’est parce que je suis en amour, évidemment.
Lui — Aon ! Dans ce cas, réserve ton mercredi soir, je t’invite au resto pour un dîner aux chandelles !
Moi — Euh… ce mercredi ?
Lui — Oui ! Pour la Saint-Valentin !
Moi — C’est que… Ousmane m’a déjà invitée et j’ai accepté son invitation.
Lui — Aie.
Moi — Tu n’es pas trop déçu ?
Lui — Un peu, quand même. J’avais d’abord invité notre chérie, mais Elle a une date avec Roxane.
Moi — Tu n’as pas pensé inviter Troy ?
Lui — Oui, mais… je n’ai jamais fêté la Saint-Valentin avec un mec et…
Moi — Ça lui ferait tellement plaisir, pourtant.
Lui — Ouais… tu as raison. Je vais l’appeler. Reste que je veux quand même qu’on se reprenne, toi et moi.
Moi — Bien sûr. On se fera une Saint-Valentin en rappel.
(Bip Biiiiiip.)
Moi — Attends, j’ai quelqu’un sur l’autre ligne.
Lui — Ok.
Moi — Allô ?
Blondine — Chériiiie !
Moi — Gamiiiine !
Blondine — Je suis en pause et je n’ai pas beaucoup de temps pour te parler, mais il faut absolument que je te dise de réserver ton mercredi soir. Je t’invite aux Fougères !
Moi — Oh mon amour… Ousmane m’a déjà invité au même resto, le même soir.
Blondine — Je sais ! J’ai voulu l’inviter, mais il a dit qu’il y allait déjà avec toi. Alors je lui ai dit que dans ce cas, je vous invitais tous les deux… et il a dit oui !
Moi — Ah ben… la Saint-Valentin à trois… ce sera de l’inédit.
Blondine — Oui ! Ça va être super romantique !
Moi — Dans ce cas, j’accepte.
Blondine — Tu es la meilleure ! Bon, il faut que je me sauve ; on se reparle !
Moi — Je t’embrasse, gamine !
(Je retourne à la première ligne.)
Moi — Tu es toujours là ?
Lui — Oui.
Moi — C’était Blondine. Elle va se joindre à Ousmane et moi pour la Saint-Valentin.
Lui — Ah.
Moi — Ça ne te choque pas trop ?
Lui — Nenon… ben… oui, un peu.
Moi — Allez, invite Troy. Ça va lui faire plaisir.
Lui — Ouais… ok, je vais faire ça. À plus, chérie !
Moi — Bye, amour !
(Dès que je raccroche, le téléphone sonne à nouveau.)
Moi — Allô ?
Troy — Salut Vonder Voman !
Moi — Troy ! Je parlais justement de toi à ton chum !
Troy — Ah oui ?
Moi — Oui, je lui disais qu’il devrait prendre son courage à deux main et t’inviter au resto pour la Saint-Valentin.
Troy — Ha ! Et qu’est-ce qu’il a répondu ?
Moi — Ben… qu’il allait le faire.
Troy — C’est drôle, parce que lorsque je l’ai invité, il m’a dit qu’il y allait déjà avec Elle et toi.
Moi — Impossible. Elle y va avec Rox… et moi avec Blondine et Ousmane.
Troy — Shit, what a clusterfuck…
Moi — Désolée de te l’apprendre…
Troy — Fuck that. Je déteste la Saint-Valentin anyway.
Moi — Il va t’inviter, c’est certain.
Troy — Ouain… mais là, est-ce que j’ai envie ? C’est un peu tard… Passer en troisième, disons que je ne me sens pas follement désiré.
Moi — Donne-lui une chance… Dans notre situation, ce n’est pas simple de se matcher en paires pour fêter la Saint-Valentin. C’est une fête trop monogame pour nous.
(Silence.)
Troy — Aaaaaaanne.. Est-ce que je peux venir avec vous au restoooooooo ?
Moi — Euh…
Troy — Je sais, je suis juste votre métamour… mais je n’ai pas envie d’être tout seul… et puis je connais Ousmane presque autant que toi…
Moi — Faudrait que j’en parle aux deux autres…
Troy — Je peux les appeler, si tu veux.
Moi — Ouain… ok.
Troy — T’es un ange ! Je te rappelle !
(Une heure plus tard, le téléphone sonne à nouveau.)
Moi — Allô ?
Lui — Salut, c’est encore moi.
Moi — Et puis ? Tu as parlé à Troy ?
Lui — Oui. Il m’a dit qu’il passait la Saint-Valentin avec toi.
Moi — Oh… Ça veut donc dire qu’Ousmane et Blondine ont accepté…
Lui — (Avec un peu de trémolo dans la voix.) Et moi, je rester tout seul.
Moi — Ne le prends pas comme ça… c’est un peu ta faute : dès le début, tu aurais dû accepter son invitation.
Lui — Justement. Troy a pensé que peut-être je pourrais… tsé… me joindre à vous…
Moi — Je ne sais pas… on est déjà quatre.
Lui — J’en ai déjà parlé aux autres et illes trouvent que c’est une bonne idée !
Moi — Maille gode ! C’est une conspiration, à ce que je vois.
Lui — On pourra dire qu’on a déjà fêté la Saint-Valentin à cinq. C’est pas banal, non ?
Moi — Ça, tu peux le dire.
Lui — Alors ?
Moi — (Soupir.) Alors oui, grand dadais.
Lui — Yé ! Troy et toi, vous allez tous deux avoir le plus gros bouquet que vous n’ayez JAMAIS VU !
Moi — J’ai hâte de voir ça !
Lui — Je t’adore, chérie !
Moi — Moi aussi. À mercredi !
(À peine quinze minutes plus tard, le téléphone sonne encore une fois.)
Moi — Allô ?
Elle — Ma petite boîte de chocolats en forme de cœur !
Moi — Mon assortiment de Godiva préféré !
Elle — JE SAIS TOUT !
Moi — Tout ?
Elle — ABSOLUMENT TOUT !
Moi — Pour vrai ?
Elle — OUI !
Moi — Ok d’abord… qui a été le troisième premier ministre du Québec ?
Elle — Niaise-moi donc.
Moi — C’est ce que je viens de faire, non ?
Elle — Je voulais dire : je sais que vous fêtez la Saint-Valentin ensemble, Poussin Nigaud, Troy, Blondine, Ousmane et toi.
Moi — Ben oui. C’est fou, han ?
Elle — JE VEUX VENIR MOI AUSSI !
Moi — Ben là… c’est parce que tu fêtais avec Rox qu’on s’est retrouvées dans cette situation rocambolesque.
Elle — C’est pas ma faute, c’est Rox m’a invitée en premier ! Avoir su que tout le monde allait se réunir, je me serais jointe à vous tout de suite !
Moi — Je suis certaine qu’il y a une loi quelque part qui interdit de fêter la Saint-Valentin à six.
Elle — De toute façon, on va être sept, alors c’est correct.
Moi — Alors là non ! Pas question !
Elle — Elle va être gentille et sage. Promis !
Moi — Je ne veux pas que Roxane y soit ! Elle va gâcher ma soirée !
Elle — Je t’en priiiiiie ! Nous n’avons pas été ensemble tous les sept depuis le temps des fêtes!
Moi — Elle t’a raconté ce qui s’est passé quand elle est venue réparer le robinet au demi-sous-sol ?
Elle — Oui et elle s’excuuuuuuuse !
Moi — Je parie qu’elle ne t’a pas tout dit.
Elle — C’est pas grave. Je sais qu’elle fait toujours des conneries, ce n’est pas nouveau. Merde, c’est la Saint-Valentin, il faut que je fête l’amour avec tous mes amours !
Moi — Pffff.
Elle — Dis ouiiiiiiiii !
Moi — (Soupir.) Je ne sais pas comment tu arrives à toujours me faire faire exactement ce que tu veux.
Elle — C’est parce que tu m’aimes et que tu sais que je suis la meilleure baiseuse de toute la région administrative 07.
Moi — Raccroche avant que je ne change d’avis.
Elle — Merci, ma girouette en sucre de canne ! À mercredi !
(Elle raccroche.)
Moi — J’aurais peut-être dû lui mentionner – ainsi qu’à tous les autres – que je n’ai rien à me mettre et que je n’ai pas de gardienne…
(Le téléphone sonne.)
Moi — Oui ?
Elle — Charles-Eugène Boucher de Boucherville.
Moi — Quoi ?
Elle — Le troisième premier ministre du Québec. C’est Charles-Eugène Boucher de Boucherville. Je te l’avais bien dit que je savais TOUT ! Bye !
(Elle raccroche.)
Moi — Querisse de Google à marde.
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si la Saint-Valentin est trop monogame..appelez-la la Tri-Valentin..;-)
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