Épisode 192

Moi — Allô ?

Lui — Bonjour mon amour !

Moi — Tiens ? Si c’est pas l’élu de mon cœur…

Lui — Un élu parmi d’autres, n’est-ce pas…

Moi — Hu hu hu ! C’est un happy few, quand même.

Lui — C’est vrai. Alors ? Comment est-ce qu’elle va ?

Moi — Elle va tellement qu’on la prend pour Marjo.

Lui — Hein ?

Moi — 🎶 Celle qui vaaaaa ! 🎶

Lui — Maille gode. Tu es en feu !

Moi — C’est parce que je suis en amour, évidemment.

Lui — Aon ! Dans ce cas, réserve ton mercredi soir, je t’invite au resto pour un dîner aux chandelles !

Moi — Euh… ce mercredi ?

Lui — Oui ! Pour la Saint-Valentin !

Moi — C’est que… Ousmane m’a déjà invitée et j’ai accepté son invitation.

Lui — Aie.

Moi — Tu n’es pas trop déçu ?

Lui — Un peu, quand même. J’avais d’abord invité notre chérie, mais Elle a une date avec Roxane.

Moi — Tu n’as pas pensé inviter Troy ?

Lui — Oui, mais… je n’ai jamais fêté la Saint-Valentin avec un mec et…

Moi — Ça lui ferait tellement plaisir, pourtant.

Lui — Ouais… tu as raison. Je vais l’appeler. Reste que je veux quand même qu’on se reprenne, toi et moi.

Moi — Bien sûr. On se fera une Saint-Valentin en rappel.

(Bip Biiiiiip.)

Moi — Attends, j’ai quelqu’un sur l’autre ligne.

Lui — Ok.

Moi — Allô ?

Blondine — Chériiiie !

Moi — Gamiiiine !

Blondine — Je suis en pause et je n’ai pas beaucoup de temps pour te parler, mais il faut absolument que je te dise de réserver ton mercredi soir. Je t’invite aux Fougères !

Moi — Oh mon amour… Ousmane m’a déjà invité au même resto, le même soir.

Blondine — Je sais ! J’ai voulu l’inviter, mais il a dit qu’il y allait déjà avec toi. Alors je lui ai dit que dans ce cas, je vous invitais tous les deux… et il a dit oui !

Moi — Ah ben… la Saint-Valentin à trois… ce sera de l’inédit.

Blondine — Oui ! Ça va être super romantique !

Moi — Dans ce cas, j’accepte.

Blondine — Tu es la meilleure ! Bon, il faut que je me sauve ; on se reparle !

Moi — Je t’embrasse, gamine !

(Je retourne à la première ligne.)

Moi — Tu es toujours là ?

Lui — Oui.

Moi — C’était Blondine. Elle va se joindre à Ousmane et moi pour la Saint-Valentin.

Lui — Ah.

Moi — Ça ne te choque pas trop ?

Lui — Nenon… ben… oui, un peu.

Moi — Allez, invite Troy. Ça va lui faire plaisir.

Lui — Ouais… ok, je vais faire ça. À plus, chérie !

Moi — Bye, amour !

(Dès que je raccroche, le téléphone sonne à nouveau.)

Moi — Allô ?

Troy — Salut Vonder Voman !

Moi — Troy ! Je parlais justement de toi à ton chum !

Troy — Ah oui ?

Moi — Oui, je lui disais qu’il devrait prendre son courage à deux main et t’inviter au resto pour la Saint-Valentin.

Troy — Ha ! Et qu’est-ce qu’il a répondu ?

Moi — Ben… qu’il allait le faire.

Troy — C’est drôle, parce que lorsque je l’ai invité, il m’a dit qu’il y allait déjà avec Elle et toi.

Moi — Impossible. Elle y va avec Rox… et moi avec Blondine et Ousmane.

Troy — Shit, what a clusterfuck…

Moi — Désolée de te l’apprendre…

Troy — Fuck that. Je déteste la Saint-Valentin anyway.

Moi — Il va t’inviter, c’est certain.

Troy — Ouain… mais là, est-ce que j’ai envie ? C’est un peu tard… Passer en troisième, disons que je ne me sens pas follement désiré.

Moi — Donne-lui une chance… Dans notre situation, ce n’est pas simple de se matcher en paires pour fêter la Saint-Valentin. C’est une fête trop monogame pour nous.

(Silence.)

Troy — Aaaaaaanne.. Est-ce que je peux venir avec vous au restoooooooo ?

Moi — Euh…

Troy — Je sais, je suis juste votre métamour… mais je n’ai pas envie d’être tout seul… et puis je connais Ousmane presque autant que toi…

Moi — Faudrait que j’en parle aux deux autres…

Troy — Je peux les appeler, si tu veux.

Moi — Ouain… ok.

Troy — T’es un ange ! Je te rappelle !

(Une heure plus tard, le téléphone sonne à nouveau.)

Moi — Allô ?

Lui — Salut, c’est encore moi.

Moi — Et puis ? Tu as parlé à Troy ?

Lui — Oui. Il m’a dit qu’il passait la Saint-Valentin avec toi.

Moi — Oh… Ça veut donc dire qu’Ousmane et Blondine ont accepté…

Lui — (Avec un peu de trémolo dans la voix.) Et moi, je rester tout seul.

Moi — Ne le prends pas comme ça… c’est un peu ta faute : dès le début, tu aurais dû accepter son invitation.

Lui — Justement. Troy a pensé que peut-être je pourrais… tsé…  me joindre à vous…

Moi — Je ne sais pas… on est déjà quatre.

Lui — J’en ai déjà parlé aux autres et illes trouvent que c’est une bonne idée !

Moi — Maille gode ! C’est une conspiration, à ce que je vois.

Lui — On pourra dire qu’on a déjà fêté la Saint-Valentin à cinq. C’est pas banal, non ?

Moi — Ça, tu peux le dire.

Lui — Alors ?

Moi — (Soupir.) Alors oui, grand dadais.

Lui — Yé ! Troy et toi, vous allez tous deux avoir le plus gros bouquet que vous n’ayez JAMAIS VU !

Moi — J’ai hâte de voir ça !

Lui — Je t’adore, chérie !

Moi — Moi aussi. À mercredi !

(À peine quinze minutes plus tard, le téléphone sonne encore une fois.)

Moi — Allô ?

Elle — Ma petite boîte de chocolats en forme de cœur !

Moi — Mon assortiment de Godiva préféré !

Elle — JE SAIS TOUT !

Moi — Tout ?

Elle — ABSOLUMENT TOUT !

Moi — Pour vrai ?

Elle — OUI !

Moi — Ok d’abord… qui a été le troisième premier ministre du Québec ?

Elle — Niaise-moi donc.

Moi — C’est ce que je viens de faire, non ?

Elle — Je voulais dire : je sais que vous fêtez la Saint-Valentin ensemble, Poussin Nigaud, Troy, Blondine, Ousmane et toi.

Moi — Ben oui. C’est fou, han ?

Elle — JE VEUX VENIR MOI AUSSI !

Moi — Ben là… c’est parce que tu fêtais avec Rox qu’on s’est retrouvées dans cette situation rocambolesque.

Elle — C’est pas ma faute, c’est Rox m’a invitée en premier ! Avoir su que tout le monde allait se réunir, je me serais jointe à vous tout de suite !

Moi — Je suis certaine qu’il y a une loi quelque part qui interdit de fêter la Saint-Valentin à six.

Elle — De toute façon, on va être sept, alors c’est correct.

Moi — Alors là non ! Pas question !

Elle — Elle va être gentille et sage. Promis !

Moi — Je ne veux pas que Roxane y soit ! Elle va gâcher ma soirée !

Elle — Je t’en priiiiiie ! Nous n’avons pas été ensemble tous les sept depuis le temps des fêtes!

Moi — Elle t’a raconté ce qui s’est passé quand elle est venue réparer le robinet au demi-sous-sol ?

Elle — Oui et elle s’excuuuuuuuse !

Moi — Je parie qu’elle ne t’a pas tout dit.

Elle — C’est pas grave. Je sais qu’elle fait toujours des conneries, ce n’est pas nouveau. Merde, c’est la Saint-Valentin, il faut que je fête l’amour avec tous mes amours !

Moi — Pffff.

Elle — Dis ouiiiiiiiii !

Moi — (Soupir.) Je ne sais pas comment tu arrives à toujours me faire faire exactement ce que tu veux.

Elle — C’est parce que tu m’aimes et que tu sais que je suis la meilleure baiseuse de toute la région administrative 07.

Moi — Raccroche avant que je ne change d’avis.

Elle — Merci, ma girouette en sucre de canne ! À mercredi !

(Elle raccroche.)

Moi — J’aurais peut-être dû lui mentionner – ainsi qu’à tous les autres – que je n’ai rien à me mettre et que je n’ai pas de gardienne…

(Le téléphone sonne.)

Moi — Oui ?

Elle — Charles-Eugène Boucher de Boucherville.

Moi — Quoi ?

Elle — Le troisième premier ministre du Québec. C’est Charles-Eugène Boucher de Boucherville. Je te l’avais bien dit que je savais TOUT ! Bye !

(Elle raccroche.)

Moi — Querisse de Google à marde.

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