Blondine — Allô mon amour !
Moi — Blondine ! C’est gentil de passer me voir ! (Je l’embrasse.)
Blondine — Ils ont choisi un bureau parfait pour toi, à ce que je peux voir…
Moi — Tu parles. Je pense que je suis la seule sur l’étage. J’ai l’impression de travailler dans une ville fantôme.
Blondine — Tu n’es pas trop loin des toilettes et tu as une vue sur le parlement. Je pense qu’on peut difficilement espérer mieux.
Moi — Justement. J’espérais un accès à internet, au email et à un téléphone… et surtout, je m’attendais à avoir accès aux fichiers qui contiennent les textes que je suis censée réviser.
Blondine — Ah ça… les techniciens aiment prendre leur sweet time. Avec un peu de chance, tu vas avoir tout ça dans une semaine.
Moi — C’est que j’ai un contrat d’un mois seulement…
Blondine — Bienvenue à la fonction publique fédérale, chérie.
Moi — Une chance que j’ai apporté ma clé USB avec mon manuscrit, sinon je trouverais le temps long en querisse.
Blondine — Aie. Utiliser une clé USB personnelle est une security breach dans le ministère. Tu vas te la faire confisquer !
Moi — Comment vont-ils savoir ? Je suis toute seule sur l’étage.
Blondine — Ils peuvent la détecter sur le réseau.
Moi — Je n’y ai pas accès, au réseau. C’est pour ça que j’utilise ma clé USB. Sinon, je ferais le travail pour lequel j’ai été embauchée.
Blondine — Vu de même…
Moi — Je n’en reviens pas encore que je doive attendre le quart de la durée de mon contrat avant de commencer à travailler.
Blondine — Et encore, c’est si tout va bien. Tu as rencontré ta superviseuse ?
Moi — Je l’ai croisée brièvement à son bureau. Elle a dit qu’elle n’avait pas de temps pour moi pour l’instant et qu’elle passerait plus tard.
Blondine — Ha ! Ça risque de ne pas être avant que tu aies tout ce qui te faut pour commencer à travailler.
Moi — Shit… quand je pense que j’ai dû surmonter mon agoraphobie pour me rendre ici. Je me sens inutile en querisse.
Blondine — Bah. Ça pourrait être pire : ils pourraient te trouver des trucs inutiles à faire, en attendant. Ils appellent ça du busy work ; compte-toi chanceuse.
Moi — Ah la la. Je n’aurais jamais dû accepter ce contrat. L’air recyclé n’est pas bon pour mon asthme et je ne te dis pas ce que l’éclairage fluorescent fait à ma santé mentale.
Blondine — Le beau côté de la chose, c’est qu’on travaille maintenant dans le même édifice. On va se voir chaque jour !
Moi — C’est vrai.
Blondine — (S’approche et chuchote à mon oreille.) En plus, je connais tous les coins secrets pour s’amuser à deux pendant la pause.
Moi — Aon ! La tienne est à quelle heure ?
Blondine — Right now.
Moi — Yes ! J’apporte mon câble d’imprimante, mon gros marqueur sharpie et mon agrafeuse.
Blondine — Oooouuuuuu ! Kinky !
je comprends pas la métaphore de » câble d’imprimante, mon gros marqueur sharpie et mon agrafeuse. » ce nest pas dans le lexique non plus,,,,
J’aimeAimé par 1 personne