(Je suis assise à la table de la cuisine uniquement vêtue d’un peignoir rose en ratine. Blondine est assise en face de moi et nous sirotons notre premier café de la journée.)
Moi — Comme c’est agréable de t’avoir avec moi pour déjeuner… C’est si rare que tu passes une nuit au demi-sous-sol.
Blondine — Oui ! Et comme je vais maintenant avoir un compressed toutes les deux semaines… ça pourrait même devenir une habitude.
Moi — Aon ! Ça serait nice en querisse. (Je prends une gorgée de café.) Et tu as bien dormi, mon amour ?
Blondine — Comme une bûche ! (En pointant la fenêtre du doigt.) Une bûche de Noël, même…
Moi — Ouain… tu parles d’une tempête intempestive pas très festive. Je me console en me disant que novembre n’a finalement dure que deux semaines…
Lou — (Sortant de sa chambre avec son sac à dos et se dirigeant directement vers la porte avant du demi-sous-sol.) Bye Judith. Bye m’man.
Moi — Une minute, jeune femme. Penses-tu vraiment que je vais te laisser sortir habillée comme ça ?
Lou — Ben quoi ?
Moi — Tu n’as pas vu qu’il neige ? Il doit y avoir au moins dix centimètres au sol…
Lou — Meh.
Moi — Une chemise à carreaux, ce n’est pas un manteau. Et je veux que tu mettes tes bottes. Pas question que tu sortes avec tes baskets en toile par ce temps.
Lou — C’est parce qu’on n’a pas de casier à l’école et ça me tente pas de me promener avec mes bottes et mon manteau dans mes mains toute la journée.
Moi — C’est pourtant ce que tu vas devoir faire. Sinon, tu vas attraper la crève…
Lou — Toutes mes amies font ça !
Moi — J’en ai rien à faire de toutes tes amies. Je suis ta mère et je te dis de mettre ton manteau et tes bottes. Et aussi des gants, tant qu’à y être.
Lou — J’ai ma tuque. Ça va aller.
Moi — Ta tuque, tu la portes même pour dormir. Ce n’est pas un exploit.
Lou — J’ai pas le temps, là. L’autobus va passer.
Moi — Si tu ne t’habilles pas immédiatement, je vais t’accompagner jusqu’à l’arrêt. (Je me lève en échancrant mon peignoir pour qu’il couvre à peine mes seins.) Vêtue comme ça. Avec les pantoufles jaunes que ta grand-maman m’a tricotées.
Blondine — (Réprimant tant bien que mal un éclat de rire.) Pfffff !
Lou — (Avec une expression de terreur au visage.) Ok, ok… je vais les mettre, mes bottes.
Moi — Et le manteau.
Lou — Meh. (Elle s’habille en maugréant tout bas.)
Moi — Bonne journée, ma grande !
Lou — Ouais. Bye Judith. (Elle sort en claquant la porte.)
Blondine — HA HA HA HA HA HA !
Moi — (En rajustant mon peignoir.) Les ados, je te jure…
Blondine — Je dirais plutôt : « les mères, je te jure » ! Tu t’es auto–slut-shamée pour qu’elle t’obéisse ! HA HA HA HA HA HA ! (Elle rigole tellement qu’elle en finit presque par s’étouffer.)
Moi — Sache que c’est une méthode reconnue d’éducation libertaire reconnue par les plus grands spécialistes – même par le prof Baillargeon. (Je prends une autre gorgée de café.) Prends des notes pour le futur, gamine.
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ça sent le 15 ans . j’ai la même à la maison.
– mets une veste il fait 10° là, maxi.
– c’est bon! je vais pas crever de froid non plus!!
– mets une veste ou je monte ranger le bordel qui te sert de chambre.
– pfffff ( elle remonte chercher sa veste)
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