Épisode 236

(Je suis assise à la table de la cuisine uniquement vêtue d’un peignoir rose en ratine. Blondine est assise en face de moi et nous sirotons notre premier café de la journée.)

Moi — Comme c’est agréable de t’avoir avec moi pour déjeuner… C’est si rare que tu passes une nuit au demi-sous-sol.

Blondine — Oui ! Et comme je vais maintenant avoir un compressed toutes les deux semaines… ça pourrait même devenir une habitude.

Moi — Aon ! Ça serait nice en querisse. (Je prends une gorgée de café.) Et tu as bien dormi, mon amour ?

Blondine — Comme une bûche ! (En pointant la fenêtre du doigt.) Une bûche de Noël, même…

Moi — Ouain… tu parles d’une tempête intempestive pas très festive. Je me console en me disant que novembre n’a finalement dure que deux semaines…

Lou — (Sortant de sa chambre avec son sac à dos et se dirigeant directement vers la porte avant du demi-sous-sol.) Bye Judith. Bye m’man.

Moi — Une minute, jeune femme. Penses-tu vraiment que je vais te laisser sortir habillée comme ça ?

Lou — Ben quoi ?

Moi — Tu n’as pas vu qu’il neige ? Il doit y avoir au moins dix centimètres au sol…

Lou — Meh.

Moi — Une chemise à carreaux, ce n’est pas un manteau. Et je veux que tu mettes tes bottes. Pas question que tu sortes avec tes baskets en toile par ce temps.

Lou — C’est parce qu’on n’a pas de casier à l’école et ça me tente pas de me promener avec mes bottes et mon manteau dans mes mains toute la journée.

Moi — C’est pourtant ce que tu vas devoir faire. Sinon, tu vas attraper la crève…

Lou — Toutes mes amies font ça !

Moi — J’en ai rien à faire de toutes tes amies. Je suis ta mère et je te dis de mettre ton manteau et tes bottes. Et aussi des gants, tant qu’à y être.

Lou — J’ai ma tuque. Ça va aller.

Moi — Ta tuque, tu la portes même pour dormir. Ce n’est pas un exploit.

Lou — J’ai pas le temps, là. L’autobus va passer.

Moi — Si tu ne t’habilles pas immédiatement, je vais t’accompagner jusqu’à l’arrêt. (Je me lève en échancrant mon peignoir pour qu’il couvre à peine mes seins.) Vêtue comme ça. Avec les pantoufles jaunes que ta grand-maman m’a tricotées.

Blondine — (Réprimant tant bien que mal un éclat de rire.) Pfffff !

Lou — (Avec une expression de terreur au visage.) Ok, ok… je vais les mettre, mes bottes.

Moi — Et le manteau.

Lou — Meh. (Elle s’habille en maugréant tout bas.)

Moi — Bonne journée, ma grande !

Lou — Ouais. Bye Judith. (Elle sort en claquant la porte.)

Blondine — HA HA HA HA HA HA !

Moi — (En rajustant mon peignoir.) Les ados, je te jure…

Blondine — Je dirais plutôt : « les mères, je te jure » ! Tu t’es autoslut-shamée pour qu’elle t’obéisse ! HA HA HA HA HA HA ! (Elle rigole tellement qu’elle en finit presque par s’étouffer.)

Moi — Sache que c’est une méthode reconnue d’éducation libertaire reconnue par les plus grands spécialistes – même par le prof Baillargeon. (Je prends une autre gorgée de café.) Prends des notes pour le futur, gamine.

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Une réflexion sur “Épisode 236

  1. ça sent le 15 ans . j’ai la même à la maison.
    – mets une veste il fait 10° là, maxi.
    – c’est bon! je vais pas crever de froid non plus!!
    – mets une veste ou je monte ranger le bordel qui te sert de chambre.
    – pfffff ( elle remonte chercher sa veste)

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