(Chez Blondine, je vide avec elle les boîtes de vêtements et de matériel de bébé que j’ai ramassé pour notre futur bébé.)

Blondine — Wow! Qu’est-ce qu’il y en a, des pyjamas… il y en a même qui sont neufs!

Moi — Tu sais comment Elle est… elle n’a pas attendu que je lui montre le résultat du test de grossesse pour aller dépenser sa paye dans les boutiques pour enfant. Regarde, elle a même acheté une caméra de surveillance…

Blondine — (En lisant la description sur la boîte.) Ça dit qu’il y a un logiciel inclus pour surveiller mon enfant sur mon téléphone ou sur internet… tu ne seras plus la seule vedette intersidérale des interwebs de la famille.

Moi — Ce n’est pas ben ben dur à battre, si tu veux mon avis. Regarde, il y en a des personnalisés. (Je fouille dans la boîte et en extrait un pyjama gris.) On avait planifié de t’en faire cadeau pendant le shower que tu n’as pas voulu qu’on t’organise…

Blondine — Vous êtes toutes les deux assez occupées comme ça avec le mariage. (Elle jette un coup d’œil au pyjama.) Oh maille gode! C’est Elle qui a écrit ça? Bravo pour la discrétion, han.

Moi — Tu n’as encore rien vu. Regarde celui-ci.

 

Blondine — Est-ce qu’ils font tous référence à notre situation familiale… particulière?

Moi — Presque. (Je lui en tends un autre.)

Blondine — Tu ne trouves pas que ce sera gênant quand  notre bébé va porter ça en public?

Moi — Moins qu’en portant celui-ci.

Blondine — Shit!

Moi — C’est le cas de le dire. Tiens, c’est moi qui ai écrit le message du dernier…

Blondine — Toujours aussi pessimiste, han mon amour?

Moi — Tu ris, mais j’ai des bouffées inexplicables d’optimisme qui me viennent spontanément depuis que tu m’as annoncé la grande nouvelle.

Blondine — Maille gode! Serais-je en train de ramollir le cœur de pierre de cette nihiliste misanthrope hardcore?

Moi — Ça fait longtemps que tu m’as rendue complètement gaga, mon amour.

Blondine — Awwwwww. (Elle m’embrasse.)

Moi — Parlant de cœur… Les nausées matinales, est-ce que ça se replace?

Blondine — Non, ça ne s’arrange pas pantoute. Ça me prend maintenant à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Moi — Ah non…

Blondine — Mercredi, je suis allée à la pharmacie et paf! l’envie de gerber me pogne. Solide, à part de ça.

Moi — Aie. J’espère que tu as eu le temps de te rendre aux toilettes.

Blondine — Non. J’ai vomi sur le plancher de l’allée des shampoings.

Moi — Ah non! Pauvre chouette…

Blondine — Attends, le pire est à venir. J’étais tellement gênée que je me suis précipitée vers la sortie… ce qui m’a valu de me faire arrêter par le gardien de sécurité et de me faire fouiller mon sac à main. Ils pensaient que je m’enfuyais parce que j’avais volé quelque chose…

Moi — Après toutes les fois où j’ai volé des trucs dans cette pharmacie, c’est toi qui te fais fouiller… quelle ironie.

Blondine — En fait, je crois qu’on tient quelque chose. Tu m’accompagneras la prochaine fois que j’aurai à faire des courses; tu pourras voler tout ce qui te fais envie pendant que je détournerai l’attention en tapissant le commerce de vomi.

Moi — Ha ha ha ha !

Blondine — Et quand notre bébé sera né, on pourra se servir de sa couche pour sortir des trucs en douce.

Moi — Mon amour, tu vas être la plus badass des mamans.

Blondine — (En se blottissant tout contre moi.) C’est parce que j’ai un excellent modèle.

* * *

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